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samedi 11 août 2012

Mali – La guerre éclate entre rebelles touareg et djihadistes

Les leaders féminines de Kidal menacées par Iyad Ag Ghaly, chef de l’organisation salafiste Ansar Dine

01/07/2012 – 14:24
KIDAL (SIWEL) — Accusées d’opposition ouverte au groupe terroriste Ansar Dine et à l’instauration de la Charia dans l’Azawad, les 2 principales leaders féminines de Kidal, Aminatou Wallet Bibi et Assi Wallet Hitta, sont sommées de quitter ” sans délais ” la ville de Kidal.
Jeune femme touarègue.PH/DR
Selon les informations que nous avons recueillies par téléphone auprès de nos sources locales, « de lourdes menaces pèsent sur les femmes leaders de la régions de Kidal en raison de leur militantisme très actif contre l’islamisme  ». Les activistes féminines de Kidal, indépendantistes et très proches du MNLA, sont effectivement à l’origine des marches organisées à Kidal contre la charia et les groupes islamistes.
Notre source nous a précisé qu’Iyad Ag Ghaly, chef de Ansar Dine, également originaire de Kidal, a « expressément ordonné aux 2 principales leaders féminines présentes à Kidal, Aminatou Wallet Bibi et Assi Wallet Hitta, de quitter ” sans délais ” la ville. Toutes les femmes qui combattent ouvertement l’intégrisme islamiste ont également été inquiétées par les hommes de Iyad Ag Ghaly. Les 2 leaders et toutes les autres femmes connues pour leurs positions anti-islamistes ont répondu qu’elles étaient originaires de Kidal et qu’elle ne quitteraient certainement pas leur ville  ». 
Notre source nous précise que « l’objectif des islamistes est de se débarrasser de ces femmes qui alimentent le souffle de la culture millénaire touarègue. Une culture qui contrarie la volonté du mouvement intégriste d’imposer la charia aux touaregs ». Le statut de la femme, profondément enraciné dans la culture touarègue, constitue effectivement le principal rempart au prosélytisme intégriste de Iyad Ag Ghaly.
Notre source nous dira « On a toujours demandé l’aide de la communauté internationale mais on ne nous a jamais écouté. J’espère que cette fois-ci on tiendras compte de nos appels, surtout qu’on aura tous les groupes islamistes à combattre en même temps . »
Vidéo : Bernard Lugan, spécialiste en géopolitique de l’Afrique, explique la relation des Touaregs à l’islam

Mali – La guerre éclate entre rebelles touareg et djihadistes

Gao, chef-lieu de la région du même nom au Nord du Mali, a été le théâtre de violents affrontements entre indépendantistes touaregs et combattants islamistes le 27 juin. Selon plusieurs médias, notamment aBamako.comRFI, ou encore le correspondant de Reuters sur place, les violences auraient déjà fait une vingtaine de morts. Le fil des évènements d’abord.
Depuis plusieurs semaines, la tension montait entre les deux bords, et selon RFI,
«La bataille entre le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) semblait inéluctable. Elle a éclaté mercredi matin dans plusieurs quartiers de Gao.»
ANSAR-DINE-27-mai-2012.jpg
Le matin du 27 juin donc, le quartier général du MNLA, installé dans l’ex-gouvernorat de Gao se retrouve finalement encerclé par les forces islamistes. Les premiers coups de feu sont tirés. Les islamistes utilisent des armes lourdes, kalachnikov et mortier. L’affrontement tourne rapidement au carnage, à la défaveur des indépendantistes touaregs. La suite, c’est aBamako.com qui la raconte:
«17h. Les corps de vingt quatre combattants du MNLA sont exposés à la place de l’indépendance. Parmi eux, peut-être celui du colonel Bouna donné pour mort dans toute la ville. Au même moment, sur les cendres chaudes de l’ancien gouvernorat, la jeunesse de Gao danse et chante l’hymne du Mali dont elle hisse aussi le pavillon vert jaune-rouge à la place des couleurs du MNLA.»
Comment, alors que les deux mouvements avaient jusqu’à il y a peu fait cause commune, en est-on arrivé à de telles violences? Selon aBamako.com, la divergence est de nature, et ne pouvait pas ne pas exploser au grand jour. Le site d’information relève au moins trois points majeurs qui prouvent que l’alliance entre le MNLA et les islamistes était une alliance de circonstances plus que de raison:
«Divergences doctrinales d’abord : le Mnla est indépendantiste mais laïc, le Mujao lui est islamiste et pour l’unité territoriale du Mali.
Divergences éthiques ensuite : les islamistes sont pour le respect de la propriété personnelle, le Mnla est dans une logique de butin de guerre (propriété collective tribale). Les islamistes tiennent à la charia, le Mnla en a une sainte horreur. Mujao et Aqmi professent l’austérité, le Mnla est flexible.
Et puis il y a les divergences de cultures et de moyens. Le Mnla est un mouvement touareg pendant que la haute hiérarchie salafiste est arabe (d’ailleurs et du Tilemsi au Mali) et il considère les Touareg d’Ansar dine juste comme le faire valoir des Emirs algériens. Les Islamistes sont perçus comme riches, le Mnla est fauché.»
Pour sa part RFI produit de nombreux témoignages audios, notamment celui de Mahamadou Djeri Maïga, vice-président du Conseil de transition de l’Azawad proclamé par le MNLA. Dans ce document audio, enregistré après la prise de l’ex-gouvernorat de Gao, il reconnait que le MNLA a perdu la bataille… mais pas la guerre. Il en appelle à l’aide internationale, pour empêcher que les islamistes ne prennent définitivement le contrôle de la région. La guerre, il faut le craindre, ne fait que commencer.
http://matricien.org/2012/07/02/mali-guerre-entre-matriarcat-touareg-et-djihadistes-dansar-dine-charia-islamique-patriarcale/

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