Le Blason de la famille de ma grand-mère Le Denmat
http://joseph.lohou.perso.sfr.fr/Callac-de-Bretagne/denmat.html
Yves
Marie LE DENMAT-KERVERN (1751-1794)
de
la terre au négoce, de la magistrature au sacrifice suprême
de
Callac à Morlaix
Armes des LE DENMAT :" De
gueules au Lion léopardé"[1]
(Armorial de 1696)
Les
DENMAT, ménagers[2]
à Lestréménal.
L'histoire
de cette famille LE DENMAT[3] nous conduit
de Botmel, trêve de la paroisse de Plusquellec,
aujourd’hui Callac-de-Bretagne, aux évènements de la Révolution
à Morlaix et Brest en 1794.
Depuis
plusieurs siècles, le patronyme LE DENMAT est fort porté
dans la région et plusieurs couples de ce nom habitent le hameau de Lestréménal,
village situé à la sortie de la ville sur la
D54 bis conduisant de Callac à La Chapelle-Neuve.
Le
premier qui nous soit connu est:
Denys
le DENMAT, qui épouse à Botmel le 2-4-1646, Marie le
BRICON, fille de Louis. Le couple a 7 enfants entre 1646 et
1664. En observant les noms des parrains et marraines des
enfants de Denys et Marie, on peut se faire une idée de
l'importance et du niveau social de la famille. Le premier
fils, Jean, né en 1647 a pour parrain Jean GUÉGUEN, prêtre
de Botmel, Françoise, née en 1657, a pour marraine Jeanne
BOULLAYE, épouse de Gilles LOHOU, Sieur du Brunault et Sénéchal
de Callac de 1645 à 1662, et la dernière des filles,
Jacquette, née en 1664, reçoit son prénom de Demoiselle
Jacquette LOHOU, fille de Gilles et Jeanne BOULLAYE, son
parrain étant M° Guillaume HAMON, notaire. Les autres
enfants sont : Catherine, Jeanne, Jean et François qui suit
:
François
le DENMAT, épouse vers 1670 Jeanne JOBIC. Leurs quatre
enfants naissent également à Lestréménal, ce sont :
Louis en 1671, Yves en 1673, Françoise en 1677 et Henry qui
épouse à Botmel le 6-8-1695, Marie LE MAGOAROU de
Pestivien, et Yves qui suit :
François,
leur père, meurt à Botmel, le 27-10-1699.
Yves
le DENMAT, né à Botmel le 23-7-1673, épouse à
Plusquellec le 29-07-1694, Marie CADIC, née en 1673 à
Kerorgant en Plusquellec, elle est la fille de Guillaume et
Louise LE BON. Sept enfants naissent de cette union à Lestréménal
et qui sont dans l'ordre : Marie et Pierre, jumeaux en 1695,
ce dernier deviendra prêtre à Botmel, Maurice en 1699,
Joseph en 1701 qui ne survivra pas, Jeanne en 1702, Julienne
en 1705 et Yves en 1708 qui suit :
Yves
le DENMAT, fils
du précédent Yves est surnommé "Le Jeune". Il
naît le 27-10-1708,
et épouse à Botmel, le 22 février 1729 Marie-Anne LENCOT
de la ville de Callac. Yves n'est âgé que de 20 ans et 4
mois, Marie Anne de 17 ans et 5 mois. Une dispense de bans
est accordée par l'Évêque de Cornouaille, dont dépend
la trêve de Botmel. Messire Pierre LE DENMAT, le frère aîné,
bénit le nouveau couple et de nombreuses personnalités,
dont les époux, signent le registre, témoignant ainsi de
l'importance des deux familles;
Jean Le Guiader, prêtre et curé en titre de Botmel, Jean
Vauchel, notaire à Callac, René Thomas, Louis Guillaume et
Joseph de L'Enting. Marie Anne, la jeune épouse est la
fille de Joseph LENCOT et de Catherine ESNAULT, tenant
commerce sur la place du Martray à Callac.
Les
DENMAT, marchands à Callac.
Marché aux Boeufs
Une
nouvelle vie commence pour Yves qui franchit ainsi une
nouvelle étape dans l'échelle sociale, de ménager à
Lestréménal au commerce sur la place de Callac chez son
beau-père Joseph LENCOT, lui-même venu du village de
Trefflay en Burthulet
(St Servais) pour épouser une fille de marchand, Catherine
ESNAULT.
Leur
premier fils, François naît à Callac le 17-11-1729
exactement 9 mois après leur union, parrain et marraine
sont, Honorable
Personne François LE BRICON et Françoise LENCOT qui
signent. Il épousera en octobre 1752 à Botmel une
Demoiselle Françoise Julienne MORVAN, qui bien que née à
Botmel en 1730, habite à Morlaix avec ses parents, Michel
et Marie GOURANTON, marchands de la ville de. Ce mariage
aura, pour le personnage central de ce récit une très
grande influence et déterminera par la suite de sa future
carrière.
Les
autres enfants d'Yves et Marie Anne sont : Joseph né en
1732, Yves en 1734, Philippe Mathurin en 1737,
Marie Joseph Renée en 1742, Jean en 1744, Simon en
1745, Eulalie Yvonne en 1746 et enfin le dernier qui suit
Yves Joseph Louis, né le 23 février 1752 et qui a
pour parrain son frère Yves âgé de 17 ans et pour
marraine Demoiselle Élisabeth Julienne GRÉE.
Marie
Joseph Renée, née en 1742, épouse en 1766
l'avocat Jacques Claude Marie LE GRAET de Plougonver.
Elle est appelée Demoiselle et deux signatures sur l'acte
font état du changement social de la famille, l'une est
"RESTGUEN[4]
LE DENMAT" et l'autre "KERVERN[5]
LE DENMAT". La première signature est celle de François
LE DENMAT et la seconde celle d'Yves LE DENMAT, son père.
L'usage et l'emprunt de noms de lieu étaient monnaie
courante à cette époque, le but étant d'impressionner la
parenté et les amis restés à Callac.
Les
DENMAT, marchands à Morlaix.
Au cours
des années comprises entre 1740 et 1750, s'installent entre
les familles de Michel MORVAN et celle d'Yves LE DENMAT, des
relations commerciales et par-là même, une certaine
sympathie. Yves et Anne Marie LENCOT se décident enfin
à franchir le pas et s'installent à leur tour à
Morlaix, paroisse Saint-Mathieu où ils prennent un commerce
d'épicerie, rue Basse dans
le quartier des Halles. La ville de Morlaix est, à
cette époque, un des plus importants ports de la Manche et
l'une des principales places toilières de Bretagne.
Mais ils n'oublient en aucune façon leur lieu de
naissance et lorsque naît leur dernier fils Yves Joseph
Louis en 1751, celui-ci est baptisé en l'église de Botmel.
De même pour le mariage de leur fils aîné François en
1752 qui se bénit également à Botmel. Dans les actes précités,
le couple LE DENMAT est dit domicilié à Morlaix.
C'est donc à
Morlaix que notre personnage central, Yves Joseph passe son
enfance et sa scolarité qui le conduit aux études de droit
à Rennes dans les années 1770. Il se marie le 18 mai 1778
à Pontivy avec Marie Françoise UZENAT, fille du Sieur René
et Demoiselle Françoise Plommet, originaire de cette ville.
Les DENMAT, sous la Révolution.
Yves Joseph
LE DENMAT, avocat au Parlement de Bretagne dans les années
1780 prend fait et cause pour les idées nouvelles et
s'engage en politique. Voici ce qu'en dit M. Bruno BARON dans "Morlaix
sous la Révolution" sur les évènements de cette
époque :
"En
septembre 1789, Morlaix forme une délégation auprès de la
ville de Lannion dont fait partie Yves LE DENMAT pour lui prêter
main forte, face aux troubles dus à la réquisition de
grains. La loi du 14 décembre 1789 transforme la
composition du corps municipal, celui-ci comprendra un
maire, un nombre d’officiers municipaux basé sur la
population et un nombre double de notables formant avec les
premiers, le Conseil Général de la Commune. Pour voter il
faut être citoyen actif, payer une contribution égale à
trois journées de travail, ne pas être domestique. Dès le
premier jour du vote, le 28 janvier 1790, Yves Joseph Le
DENMAT-KERVERN obtient 408 sur 718 voix et est élu maire.
La cérémonie de passation des pouvoirs a lieu le 10 février
1790 quand Yves LE DENMAT reçoit des mains de l’ancien
maire les clefs de la chambre des délibérations et des
archives. Le 18 novembre 1790, il se voit confirmé dans ses
fonctions. En février 1791, un décret rétablit dans toute
l’étendue du Royaume la liberté de culture et de
fabrication du tabac, ce qui met en péril les ressources de
huit cents familles morlaisiennes, (
la manufacture des tabacs étant une des activités
essentielles de la ville ) Yves LE DENMAT demande une sorte
de dérogation, elle lui est refusée. La misère du petit
peuple s’accroît donc, une émeute éclate, le Maire se
voit contraint de faire appel à la force armée. Dans cette
affaire, la municipalité se voit forcée d’obéir aux
directives parisiennes et déclenche à son corps défendant
le déclin économique de la ville. La Constitution Civile
du Clergé date de juillet 1790 et dès cette époque on
assiste à un clivage qui deviendra un fossé entre les modérés
et les " patriotes "; en janvier 1791 c’est la
loi de remplacement des ecclésiastiques qui n’ont pas prêté
serment à la Constitution. A Morlaix le jour du serment est
le 6 février 1791, une faible minorité devient jureur, le
27 février, le Directoire du Finistère informe que le Carême
ne peut être prêché que par les prêtres assermentés,
mais ils sont si peu nombreux. que la municipalité doit
faire appel à l’abbé SAILLARD qui se refuse catégoriquement
à prêter serment. La situation religieuse est de plus en
plus critique et la marge de manœuvre de la municipalité
devant les directives parisiennes de plus en plus étroite.
Le 24 juin 1791 la municipalité apprend la fuite de la
famille royale à Varennes, la Société des amis de la
Constitution adresse au maire une pétition demandant la
fermeture des églises comme partout le climat se détériore,
les événements s’accélèrent et l’on va vers la
dictature révolutionnaire. Une crise plus forte que les
autres éclate au sein de l’équipe municipale entre les
modérés et les patriotes. Le maire Yves LE DENMAT et trois
officiers municipaux démissionnent fin octobre 1791, des
notables du Conseil général doivent légalement leur succéder,
devant leur refus, on procède à des élections générales
anticipées. On peut dire que la nouvelle municipalité ne
comprend plus de médecins, d’avocats, de notaires, de
grands commerçants mais uniquement des boutiquiers. La loi
des suspects date de septembre 1793, les comités de
surveillance révolutionnaires obtiennent " le pouvoir
de faire arrêter, même sur simple dénonciation anonyme,
tout citoyen qui ne peut présenter un certificat de
civisme, ou que la rumeur publique qualifie de
suspect". Yves Joseph LE DENMAT-KERVERN est arrêté
dans sa maison de la rue saint Melaine, par ordre du Comité
de Surveillance le 12 octobre 1793, incarcéré à saint Pol
de Léon, puis traduit devant le tribunal révolutionnaire
de Brest. Il est guillotiné le 22 mai 1794 avec les 26
administrateurs du Finistère.
La
place du château à Brest, où l’on guillotinait, avait
été rebaptisée: " Place des triomphes du Peuple
"!
Les DENMAT, après la Révolution
Le
6 floréal an X (26 avril 1802), le maire de Morlaix annonce
au Préfet, que le Conseil municipal vient de décider l’érection
d’un monument à la mémoire d’Yves LE DENMAT, maire en
1790, administrateur du Finistère, exécuté avec ses amis
girondins sous la Convention, à Brest. Le Sous-préfet
donne son accord. Le Préfet met son veto, préférant
qu’un monument[6]
soit érigé à la mémoire des 26 administrateurs du département.
De
l'union d'Yves Joseph Louis LE DENMAT-KERVERN et de Marie
Françoise UZENAT naissent trois fils, qui sont : Eugène, né
à Morlaix vers 1787, qui après de brillantes études,
entre à l'école Polytechnique en 1807, devient officier
d'artillerie et meurt du choléra en 1832. Il était resté
célibataire.
Armand,
également né à Morlaix, devient aspirant dans la Marine
Impériale. Il meurt jeune et célibataire.
Philippe
François qui suit :
Philippe
François, né le 4 mars 1779 à Morlaix, où il devait
mourir le 7 juin 1863. Il fait son Droit à Rennes comme son
père et entre dans la Magistrature. Il devient Président
du Tribunal de Morlaix en laissant une réputation de
magistrat intègre, mais prodigieusement distrait
Philippe
épouse le 4 juillet 1810, Marie Victoire LE BRAS, fille de
Jean François LE BRAS, Procureur du Roy et Marie Victoire
MERER-WALLOP. Les témoins de la cérémonie sont :
Messieurs Philippe Mathurin LE DENMAT-RESTGUEN, oncle
germain du futur, négociant âgé de 73 ans et Jean-Marie
LE GRAET- KEROUVRIOU, propriétaire âgé de 41 ans, cousin
germain du même, Jean Pierre MICHEL, secrétaire en chef de
la mairie de la ville, âgé de 38 ans, ami du futur et
Louis André LE GRIS, propriétaire âgé de 38 ans, cousin
germain de la mère de la future; les quatre domiciliés de
cette ville.
Dans les nombreuses signatures qui figurent en fin de l'acte
de mariage de Philippe François LE DENMAT-KERVERN et de
Marie Victoire LE BRAS en 1810, apparaît la signature d'une
personnalité remarquable de la région callacoise, Émilie
Barbe Marie GUITTON. Elle est la fille du notaire
et juge de
Paix,
Pierre Jean GUITTON de
Callac
et de Barbe
Françoise LE DENMAT
et nièce
de Barbe Françoise LE DENMAT-RESTGUEN, elle-même fille de
François LE DENMAT - RESTGUEN et de Françoise Julienne
MORVAN, cousine germaine du marié Philippe François. Émilie
Barbe Louise GUITTON, née à Callac
le 7avril 1789, est une belle jeune fille de
21 ans et ce mariage
est l'occasion de rencontrer son futur mari, Charles Jean
André TIXIER DAMAS, comte de Saint-PRIX avec
lequel elle se marie à Callac le 17 septembre 1816.
Émilie Barbe
Marie
GUITTON,
Madame de St Prix
(1789-1869)
Errata. Pendant près de sept années, l'auteur a confondu les deux cousines, Émilie Barbe Marie et Émile Barbe Louise, la première fille de Pierre Jean, née à Callac en 1789 et la seconde, née à Plusquellec, née en 1787. Les lecteurs voudront bien me pardonner cette modeste bévue. Joseph Lohou |
Le
couple s'établit à Morlaix et dans les années 1835 à
1845, elle recueille,
grâce à sa connaissance parfaite de la langue bretonne,
une bonne partie des gwerziou[7]
et soniou[8]
de la région de Callac qu'elle cède, via le folkloriste
Aymar de Blois, à Théodore Claude Henri HERSART, comte de
la Villemarqué. Celui-ci est l'auteur du Barzaz Breiz,
recueil de chants populaires bretons qui paraît pour la
première fois en 1839 à Paris, mais la Bretagne est peu
touchée par
Le
Vicomte Théodore Hersart de la Villemarqué(1815-1895)
– Auteur controversé du "Barzaz-Breiz".
cette
publication. La seconde, augmentée, enrichie et publiée en
1845, a un peu plus de succès mais est sujette à
controverse par les adversaires fondateurs de la Revue
Celtique. Ceux-ci, parmi lesquels,
Émile SOUVESTRE et François Marie
LUZEL, la
brocardent en disant qu'elle est faite d'un tiers de pièces
inventées, d'un tiers de pièces démarquées et d'un
dernier tiers de pièces arrangées.
Sa
fille, Émilie Marie TIXIER DAMAS de St PRIX, née en 1830
à Morlaix, épouse
dans cette même ville un militaire, François Charles Louis Marie de
la JAILLE. Sous Napoléon III et attiré par la politique,
il se présente aux élections cantonales à Callac où il
est élu une première fois
le 19 juin 1864, conseiller général,
une seconde fois le 4 août 1867 et une troisième
fois le 8 août 1871. Il décède en 1889 au manoir
de Traoufeunteniou en Ploujean près de Morlaix.
|
Le
manoir de Kerbournet avant 1914, édifice construit
par les Tixier Dalmas et les de la Jaille sur la
commune de Saint Servais et non à Callac comme
l'indique la photo. De 1894 à 1900, le manoir fut occupé par Yves Charles André Marie de Brécey, docteur et conseiller général du canton et de son épouse, Maria Eugénie Canal Coubré de Saint-Loup. Le 3 juin 1923, Maître Le Bozec, notaire, fit paraître l'annonce suivante dans le journal L'Ouest-Éclair : Le domaine de Kerbournet à Saint Servais, manoir et réserve, plus la métairie, la ferme de Kerallain et la métairie de Goasven sont à vendre à l'étude de Callac. Surface totale : 123 Ha er 63 ares. L'acheteur ne nous est pas connu, mais vers 1930, le manoir fut démonté, pierre par pierre, et reconstruit sur la commune de Plougastel-Daoulas dans le Finistère. |
Les
DENMAT, l'extinction.
Philippe
François LE DENMAT-KERVERN et Marie Victoire LE BRAS ont
6 enfants nés entre 1811 et 1816. Le premier
Philippe, né en 1811 à Morlaix, fait son Droit comme son père
mais reste célibataire et meurt en 1870, dernier des LE
DENMAT-KERVERN. Une des filles, Marie Eugénie LE
DENMAT-KERVERN, née en 1816,
se marie en 1836 avec Hippolyte de KERMOYSAN, dont
postérité. ( Famille PARSCAU)
Marie-Françoise
UZENAT, veuve d'Yves Joseph Louis LE DENMAT- KERVERN, reste
habiter sa maison de Morlaix. Elle y est encore en 1831.
Quant à sa belle-mère, Anne Marie LENCOT, elle se retire
à Callac où elle meurt le 7 mars 1794 à l'âge de 83 ans,
3 mois avant la mort tragique de son fils Yves Joseph à
Brest, victime de la vindicte des Montagnards envers les
Girondins sous la Convention.
Philippe
François avait un oncle, frère de son père,
Philippe-Mathurin le DENMAT-RESGUEN, né à Callac en 1737,
et élevé à Morlaix dans le quartier des halles chez ses
parents Yves et Marie Anne LENCOT.
A
sa majorité, il se lance dans le commerce du vin à Morlaix
avec quinze cent livres et se ruine à deux reprises.
Son économie est légendaire dans le pays, vêtu de gros
drap, actif, infatigable, et prenant à peine le temps de
manger son pain et son oignon, il monte sans cesse son
cheval osseux, courant
à ses nombreuses et lucratives affaires. En 1775-1776, nous
le trouvons "marchand en gros" à Morlaix et en
1783-1787, il est consul[9]
dans la même ville. Lors de la tourmente révolutionnaire,
il est arrêté et détenu à Morlaix, puis élargi le 6
mars 1794.
En
1813, Philippe Mathurin achète à Etiennette du PARC de
KERANNOU, veuve de Vincent-Louis du TRÉVOU, le manoir de
Traoufeunteuniou et ses dépendances à Ploujean, pour la
somme de 80 300 francs. C’est la consécration, pour cet
homme vieillissant, parti de rien. Traoufeunteuniou passe
ensuite, par héritage, aux TIXIER DAMAS de SAINT PRIX puis
aux de la JAILLE, enfin au maréchal Ferdinand FOCH[10],
à l’époque, lieutenant-colonel.
Trofeunteuniou, propriété du Maréchal Foch, à Ploujean(Finistère)
Trofeunteuniou, propriété du Maréchal Foch, à Ploujean(Finistère)
Ainsi
s'achève cette modeste saga, qui de Lestréménal à
Morlaix, a conduit en quatre générations la famille LE
DENMAT de la vie agreste aux lumières de la ville.
J.Lohou
(Mise à jour : 6
novembre 2009)
(Mise à jour : 23 janvier 2010)
Cet article est paru dans le Cahier du Poher n° 11 en décembre 2003.
(Mise à jour : 23 janvier 2010)
Cet article est paru dans le Cahier du Poher n° 11 en décembre 2003.
Notes
et bibliographies.
AD22-
Registres paroissiaux et relevés CG22et POHER.
BARON
Bruno, Morlaix sous la Révolution, Morlaix, édition
du Dossen, 1988.
HERSART
Théodore Claude Henri, comte de la Villemarqué, Le
Barzaz Breiz, chants populaires de Bretagne, 1981, François
MASPERO.
LE
GUENNEC Louis, Notes historiques et généalogiques sur
la paroisse de Ploujean.
KERVILER
René, Bio-Bibliographie, AD22- St Brieuc.
POLLET
Marie Suzanne, La Maison de PARSCAU et ses alliances, Réf.
PSCA, 1998
(Extraits
de l'ouvrage cité ci-dessus et
publié avec l'aimable autorisation de Marie Suzanne
POLLET)
RÉBILLÉ
Ed. , Itinéraire littéraire en Côtes d'Armor, Éditions
Coop Breiz, Spézet (29), 1998.
[1]
"Gueules", terme de blason, de couleur
rouge – "Léopardé", animal héraldique
analogue au lion, mais représenté "passant",
dans l'attitude de la marche. (Note de l'auteur: Il
semble vraisemblablement que ce blason appartienne à
plusieurs familles connues)
[2]
"ménager", qui a ménage, feu, maison
dans un lieu - chacun ménager, paroissien, tenant feu
et fumée, d'après les Coutumes de Bretagne.
[3]
"Bonhomme" est la traduction française
du mot breton: le DENMAT. Ce qualificatif était donné
à ceux que le français ancien appelait les "bons-homs"
ou "preudhoms" (hommes de loi).
[4]
Restguen, de Rest, lieu de repos, et Guen,
blanc – village proche de Callac dominant la
gare.
[5]
Kervern, de Ker, village, et Vern, endroit
planté d'aulnes – village proche de
St Servais.
[6]
Monument érigé au cimetière de Brest, rue Yves
Collet, dans l'allée centrale.
[7]
Guerziou, chants dramatiques.
[8]
Soniou, chansons et chansonnettes.
[9]
Consul, juge choisi parmi les marchands.
[10]
Ferdinand FOCH, (Tarbes 1851- Paris 1929), Maréchal
de France. C'est en 1895 qu'Émilie TIXIER DAMAS de
Saint-PRIX, veuve de François Charles Louis Marie de la JAILLE, vend
Trofeunteniou au Lieutenant-Colonel Foch, après une
prospection faite par un parent de son épouse, Julie
BIENVENÜE.
Contrairement à ce que le blog de Monsieur Lohou dit, le manoir appartenait à la famille BIZEC, la famille de mon grand-père, et fut vendu par mon grand-oncle Guillaume BIZEC en 1970, démantelé sur les ordres de son acquéreur, chirurgien, qui le fit démanteler pierre par pierre pour construire sa villa de son granit. La petite maison que l'on peut apercevoir à la droite du manoir existe toujours. Elle est aujourd'hui la maison de mes cousins qui y l'on gardée, leur permettant d'avoir un petit coin tranquille pour se reposer et déjeûner lorsqu'ils vont traire les vaches à l'étable juste à 20 mètres.
RépondreSupprimerJe trouve toujours curieux qu'on puisse écrire sur des familles sans même leur demander in situ la réalité des faits. Mais grâce à cette impétuosité, j'ai eu par l'intermédiaire de Monsieur Lohou la possibilité de revoir le Manoir de la famille, et c'est avec nostalgie que j'écris ces lignes.
Le lieu très exacte est le lieu dit de Kerbournet, de la commune de Trefflay dans les Côtes d'Armor, du Canton de Callac, célèbre pour son cheval Breton Naoüs, et pour être la capitale mondiale de l'épagneul Breton !
http://fr.topic-topos.com/letalon-naous-callac
http://www2.cheval-breton.fr/fr/actualites/autres-actualites/naous-demenage,3262.html
http://www.photos-bretagne.com/photo_bretagne/france/images/123/Cotes_d_Armor/Pays_de_Callac/782/photo_Statue-Etalons-Naous-Callac.aspx
Et un peu d'histoire contemporaine avec le Maquis de Kervern :
http://francoissouquet.pagesperso-orange.fr/Plouisy%201.html
Kerbournet, Saint-Servais :
Latitude : 48°24'24.21"N
longitude : 003°23'0.84"O
Ferme visible sur Google Earth