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mercredi 19 septembre 2012

Un rapport alarmant sur la toxicité des OGM pris au sérieux par Paris et Bruxelles

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latribune.fr | 19/09/2012, 18:03 - 397 mots
Une étude menée pendant deux ans par des chercheurs de l'Université de Caen et publiée ce lundi tend à démontrer de manière spectaculaire la toxicité des OGM. Ses conclusions semblent être prises au sérieux par le gouvernement français et la Commission européenne qui ont toutes deux demandé des enquêtes complémentaires. Le point sur une affaire qui risque de faire du bruit.
Les OGM, un véritable poison ? Depuis que le Nouvel Observateur a mis en lumière les résultats d'une étude menée par le français Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'université de Caen, cette question ravive une vieille inquiétude. Marisol Touraine ministre des Affaires sociales, Delphine Batho, ministre de l'Ecologie et Stéphane le Foll, ministre de l'Agriculture ont même annoncé qu'ils saisissaient l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire. Un peu plus tôt dans la journée, la Commission européenne saisissait l'agence chargée de la sécurité des aliments (EFSA).
Des rats morts
L'équipe à l'origine de ce rapport publié officiellement par la très sérieuse revue spécialisée Food and Toxicology a étudié pendant deux ans les conséquences de l'ingestion par des rats, d'une part d'un maïs génétiquement modifié, le NK 603, breveté par Monsanto, d'autre part d'un maïs traité au Roundup, herbicide produit par Monsanto et utilisé dans le monde entier. A chaque fois, cela se traduisait par une mortalité plus rapide et davantage de cancers que pour les rats qui n'avaient ingéré aucun de ces aliments. Gilles-Eric Séralini est également l'auteur d'un ouvrage "Tous Cobayes?" dont l'adaptation au cinéma par Jean-Paul Jaud sortira sur les écrans le 26 septembre.
Culture interdite en France
Jusqu'à présent, la France interdit la culture d'un autre maïs transgénique, le MON810, également breveté par Monsanto, sur son territoire. Un sujet de discorde avec Bruxelles. Au niveau communautaire, des autorisations de mise en culture ont été accordées sur la base d'études démontrant au contraire l'innocuité des OGM. Mais celles-ci sont menées sur une durée de 90 jours au maximum, ce qui n'a pas été le cas de cette dernière expérimentation.
Vives réactions
Des experts appartenant à l'Association française des biotechnologies végétales (ABVF), favorable aux OGM, a pointé l'existence d'études réalisées sur des rats et d'autres animaux qui "n'ont jamais révélé d'effets toxiques sur les OGM".
A l'opposé, "Cette étude montre enfin que nous avons raison et qu'il est urgent de revoir rapidement tous les processus d'évaluation des OGM", a estimé l'eurodéputé vert José Bové. Ce dernier clame en outre que "les données fournies par Monsanto et les autres multinationales sont tout simplement biaisées et ne reposent pas sur des travaux scientifiques sérieux et fiables". De son côté, l'eurodéputée française Corine Lepage, membre du groupe des Démocrates et Libéraux  a sa part demandé à la Commission de "suspendre l'autorisation du maïs NK603".


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