MetaMoteur du Cygne Noir

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jeudi 29 mars 2012

La cavatina pour la paix des coeurs et des âmes.

Une musique, une guitare qui joue sur la corde sensible de l'Homme. Celui qui donne à sa famille, ses enfants, ses proches et sa Patrie, tout ce qu'il a dans le ventre. On ne peut confondre l'Homme avec l'Autre, pour reprendre la définition de Merri (24, Le chemin des solitudes de Merri, éditions Jacob-Duvernet). On ne peut confondre celui qui assume devant ses victimes, et devant toute l'opinion ses actes et celui qui ne peut-être jugé, non par l'image de lui qu'il donne aux autres, mais par sa pensée qui transparaît alors au-travers de ses actes de tous les jours. Malheureusement, les Morts ne parlent pas, et ne peuvent plus répondre ni aux questions ni de leurs actes. La mort n'est peut-être plus alors un châtiment, mais une délivrance, voir une certaine reconnaissance de l'échec d'une société.

Certes, l'Homme peut prendre des coups et avoir des coups de gueule quand le monde qui l'entoure devient inaudible ou brouillé avec ses messages qui ne veulent plus rien dire. Mais l'acte violent, barbare peut-il être justifié par une inadéquation de son èthos (du grec ancien ἦθος / ễthos, pluriel ἤθη / ếthê, mot grec qui signifie le caractère, l’état d’âme, la disposition psychique) à la Société ?
(voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%88thos)
Qui peut se contenter concrètement de l'explication donnée concernant les événements de Toulouse ? Est-ce l’œuvre d'un jeune fou, d'un loup solitaire ? Peut-on se laisser convaincre par les journalistes de la télévision qu'on ne peut pas comprendre, et que les assassinats, et le meurtre d'enfants ne sont que le passage à l'acte de gens complètement dérangés ?

Le sens critique, l'analyse de l'information sont des notions qui devraient se faire s'interroger toute personne consciente que l'information est devenue un enjeu de pouvoir, et que celui qui analyse de manière critique l'information devient un homme libre.

Or, ce qui crève les yeux est-il toujours vrai ? De nombreuses questions restent en suspens, et le loup solitaire ne semble pas si solitaire que ça.
Ces êtres humains qui tuent, violent aussi parfois et/ou torturent d'autres humains , sont-ils à bannir du genre humain ? Ou sont-ils un peu aussi le reflet d'une société malade, voir même le résultat, la conséquence d'une société individualiste qui ne porte plus qu'aux nues des valeurs que Daniel Cohen, l'économiste, aura qualifié de "Prospérité du vice" ? (La prospérité du vice de Daniel Cohen, éditions Albin Michel)
Qu'on le veuille ou non, il faudra, il faut que le Dormeur, cette société mondiale, globalisée, qui se construit en dépit de toute considération humaine, se réveille et prenne conscience que nous allons tous droit dans un mur qui ne peut avoir d'autres conséquences que plus de morts et plus de pleurs.

Il faut une vision autre, basée sur l'analyse de l'information brute et la sémiotique pour comprendre les enjeux et les complexités ; les lecteurs qui feront cet effort intellectuel de réflexion, ce que les arabes nomment  ijtihād, ar|اِجْتِهاد, verront germer en eux ses graines semées de la connaissance.
Cette maïeutique, qu'enseignait Socrate à ses disciples, obligera les lecteurs à s'interroger, réagir pour finalement disserter et agir pour le bien commun de tous.

Car, si une réflexion que m'a inspiré l'attitude du père de Mohamed Mehra est bien celle-ci : un enfant n'est pas prêt à tout absorber. Mais il est prêt à tout donner et à être stimulé. La lecture, les films, les jeux vidéos. Chaque source est source d'apprentissage et de dialogue constructif. Un enfant est comme une plante, il lui faut du terreau (infos) et des racines (famille), et beaucoup de soins (Amour).
Le père de Mohamed Mehra n'aura semble-t-il réussi que deux choses : n'avoir pas donné de racines à son fils, pas de terreau qui lui permette de porter l'être humain au plus haut de l'échelle des valeurs, pas de soins, car il semble qu'il ait préféré repartir au bled pour des raisons qui lui sont propres, en abandonnant sa femme et ses enfants. Et en un deuxième mouvement, ce papa aura réussi à forger un homme capable de tuer son prochain, ne faisant aucune différence entre adulte et enfant dans le choix de ses victimes.

Le père de Mohamed Mehra eut été inspiré de s'abstenir à polémiquer en des circonstances aussi tragiques et avisé de respecter le deuil des familles des victimes de son fils. C'est avec une grande tristesse que je partage l'émotion des familles des victimes et des victimes.

On ne peut alors que regretter le manque d'empathie d'un certain candidat à la Présidence de la République qui dans un effort évident de communication sur le sujet aura réussi à se placer au-dessus des victimes en déclarant : "je ne sais pas si le fait d'avoir réglé le cas de Merah aura des conséquences positives pour moi. En tout cas, si cela ne s'était pas réglé aussi rapidement, si Merah avait fait de nouvelles victimes, c'est moi qui en aurais subi les conséquences". (Le Canard Enchainé du mercredi 28 mars 2012, page 2, Mieux que si c'était pire).
Ce même candidat qui indique : "c'est moi qui ai donné l'ordre de lancer l'assaut. Guéant voulait que le Raid attaque dès le début du siège. (NDR : l'affaire est donc loin d'avoir été aussi rapidement traitée) Je lui ai demandé de parlementer, d'attendre. "Je le veux vivant", lui ai-je dit." (Le Canard Enchainé du mercredi 28 mars 2012, page 2, Sarko retourne à l'Intérieur)

Attendons de voir si la candidate Eva Joly, une figure de la Magistrature, aura ses réponses avant le premier tour des Présidentielles, mais il semble que les affaires dites de Karachi et de Cleastream, ou encore du financement (occulte ?) de la campagne de 2007 ne soient pas prochainement à l'ordre du jour pour le Candidat sortant de la Présidence (après le 2è tour peut-être ?).

Qui vivra verra !

2 commentaires:

  1. Belle diatribe.

    En information comme en agriculture il y a la filière BIO, non traitée, non aseptisée, sortie des ornières de la culture de masse, intensive et brouillée.
    Mais y-a-t-il un ordre logique et prévisible dans le chaos des luttes de pouvoir et d'influence ? Le collateral dammage peut-il être évité ?

    On dit que le diable est dans les détails, n'est-il pas aussi dans les sphères du pouvoir ?

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  2. Bonjour Boulevard de la République, il s'agit là d'une réflexion faite à l'échelle de l'homme, c'est-à-dire, avec la pensée d'un individu qui se pose des questions sur sa société, son fonctionnement, et par-delà, de la réalité des paroles dans les actes.

    La dernière question concernant les sphères du pouvoir est justement posée.

    ;-)

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